La ville de Londres vient de mettre en place un programme de péage urbain particulièrement ambitieux.
Obtenir un report modal de la voiture vers les autres modes de 15 % des automobilistes.
Le péage a commencé à être perçu le17 février 2003.
Zone de 13 km2 dans le centre de Londres (soit 1,3 % de la superficie totale du grand Londres).
Figure 1. Zone du centre de Londres soumise à péage (source : The Gardian)
Transport for London, l'autorité responsable des transports, dépendant du maire de Londres.
Tout véhicule entrant dans le centre de Londres entre 7 heures du matin et 18h30 doit payer une charge de 5 livres (8 euros). Ce montant ne devrait pas être augmenté pendant au moins 10 ans. En revanche, la zone soumise à péage est susceptible d'être étendue.
Le système est fondé sur le pré paiement (comme un abonnement à un titre de transport) par l’usager, puis par le contrôle vidéo de la plaque minéralogique des véhicules entrant dans la zone. Il existe différents moyens de payer la charge : par Internet, par message SMS (téléphones portables), dans certaines boutiques, à des bornes à l'entrée de la zone, par téléphone ou par courrier. Plus de 200 caméras sont mises à chaque entrée et sortie de la zone et servent au contrôle des plaques d'immatriculation.
Les personnes habitant dans la zone ne paient que 10 % de cette taxe. D'autres véhicules en sont exemptés : notamment les bus, les taxis, les services d'urgence, les véhicules utilisant des carburants alternatifs, les véhicules électriques, les conducteurs handicapés.
Le nombre de bus a été accru pour faciliter le transfert modal.
Les amendes s'élèvent à 80 £ (123 €) (et montent à 120 £, ou 184 €, si elles ne sont pas payées dans les 28 jours) et sont réduites à 40 £ (61 €) si elles sont payées avant 14 jours. Au bout de trois amendes en attente de paiement, la voiture sera immobilisée.
Le péage servira à financer les transports en commun.
Avant la mise en place de ce péage, environ 250.000 véhicules étaient dans cette zone chaque jour ouvré (entre 7h00 et 18h30).
Livingstone, le maire de Londres, affirme que cela doit diminuer la circulation dans le centre de Londres d'entre 10 et 15 %. Les études réalisées ne prévoient pas d’augmentation du trafic en périphérie de la zone concernée, sauf sur le cordon entourant la zone, et au contraire une diminution globale.
Entre l'introduction du péage, en février 2003, et au moins jusqu'à la mi-avril 2003, le trafic est plus bas de 17,5 % en moyenne dans la zone concernée. À la mi-mai 2003, le trafic entrant dans la zone avait diminué de 20 %. Les premières études ne révèlent pas d'accroissement de la circulation en périphérie de la zone concernée.
Pendant les premières semaines de fonctionnement, le nombre de passagers des bus a augmenté de près de 10 %. Joint à d'autres mesures d'amélioration des transports en commun, ce péage a donc encouragé, par rapport à l'année précédente, 5 millions de personnes à prendre le bus chaque jour de la semaine.
Pendant les dix premières semaines de fonctionnement un certain nombre d'améliorations fut constaté sur le réseau de bus dans la zone soumise à péage :
Pendant cette période, le nombre de bus a augmenté de 19 % dans cette zone.(1)
En outre, London Underground a estimé que le péage a incité 17.000 personnes supplémentaires par jour à prendre le métro (ce qui revient à peu près à deux passagers par wagon ou à une hausse de 0,6 %), déjà surpeuplé.(2)On s'attendait initialement à des revenus annuels de 130 millions de livres (200 M€).
Pendant les 3 premiers mois au moins, environ 100.000 personnes par jour payaient la charge de 5 £. Le nombre d'amendes a été divisé par deux entre février et avril 2003 : de 7.000 par jour pendant la première semaine à entre 3.000 et 4.000. Cette diminution du nombre d'amendes pourrait signifier que les revenus pendant la première année seront moins élevés que les 130 millions de livres escomptés.
Le coût total du programme (y compris les études de faisabilité) est estimé à 600 millions de livres (920 M€).
Les premiers résultats semblent encourageants.
D'autres villes britanniques sont intéressées par des systèmes similaires. Le conseil municipal d'Edinburgh notamment a proposé l'introduction d'un tel programme.
Bibliographie sélective |
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(1) « Early congestion charge monitoring: "Very
encouraging for motorists and bus passengers" » - Coupure de presse datée du 20
mai 2003 de Transport for London, disponible sur leur site Internet :
http://www.tfl.gov.uk/tfl/.
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(2) Clark, A. (2003) « The tube since congestion
charging - Buses may be better, but trains take the strain », The Guardian,
article du dimanche 17 mai 2003, disponible sur leur site Internet :
http://www.guardian.co.uk/.
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