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GROUPE ORNITHOLOGIQUE NORMAND (GONm)

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LES MALHEURS DE JEUNES MOINEAUX DOMESTIQUES
(Passer domesticus)
Laurent DEMONGIN & Jean-Pierre MARTIN 3, rue Payse 27100 VAL DE REUIL & 39, rue de Louviers 27490 LA-CRQIX-SAINT-LEUFROY E-mail : demongin@club-internet.fr

Deux cas inhabituels de mort chez des jeunes de moineaux domestiques (Passer domesticus) sont relatés.

PREMIER CAS Les balcons des immeubles de la ville nouvelle de Val de Reuil accueillent de nombreux nids d'hirondelle de fenêtre (Delichon urbica). Ceux-ci sont fréquemment parasités par des moineaux domestiques (Passer domesticus) qui en élargissent l'entrée et garnissent l'intérieur de matériaux divers et assez hétéroclites comme ils en ont l'habitude (CHASTEL in YEATMAN-BERTHELOT & JARRY 1994, DEJONGHE 1983, GÉROUDET 1980, GROLLEAU in YEATMAN-BERTHELOT & JARRY 1994).

Le 6 août 1996 en fin d'après-midi, mon attention est attirée par un oiseau se débattant sous un balcon à environ 10 m au dessus du sol, au deuxième étage. Il s'agit d'un jeune moineau domestique pendu par une patte à un bout de ficelle sortant du nid qu'il vient de quitter. L'oisillon volette vigoureusement mais il lui est impossible de se détacher. Dès que la femelle arrive à proximité, il quémande en piaillant. La femelle se pose alors sur son infortuné jeune et le nourrit dans cette position comme si de rien n'était. Ce manège se prolonge jusqu'à la tombée de la nuit : l'oisillon a donc survécu au moins 5 heures la tête en bas. Le lendemain matin, il était toujours pendu, mais mort.

Le 19 avril 1993, un cas proche avait été noté à Val-de-Reuil : une femelle était morte, suspendue dans les branches d'un arbuste, les pattes et les ailes entortillées dans un long morceau de ficelle.

DEUXIEME CAS Dans le jardin de l'un d'entre nous (J.-P. MARTIN), une petite mare d'environ 4 m sur 2 héberge plusieurs grenouilles rieuses (Rana ridibunda). Courant juillet, un jeune moineau domestique quittant à peine le nid situé dans le mur de la maison vient se poser sur l'un des nénuphars de la mare. Une des plus grosses grenouilles bondit, s'empare de lui et retourne à l'eau, l'oisillon dans la bouche. Toute la famille se précipite alors, capture la grenouille, extrait le moineau encore vivant et le dépose à l'abri. Il meurt quelques heures plus tard.

D. AUBRY nous dit avoir assisté il y a plusieurs années à la capture par une grosse grenouille d'un tout jeune poussin de poule d'eau (Gallinula chioropus) isolé du reste de la famille et elle avait réussi à l'avaler. Les petits vertébrés figurent au régime alimentaire des trois espèces de "grenouilles vertes" : canetons nouveaux-nés, jeunes rongeurs, poissons... (DIESENER & REICHHOLF 1986). Cet acte de prédation n'est donc pas extraordinaire en soi mais les cas recensés sur des passereaux terrestres ne sont probablement pas nombreux.