L'ÉCOLOGIE PEUT ÊTRE UNE BONNE AFFAIRE

La ville de New York avait un gros problème d'alimentation en eau potable (au moins 10 millions de consommateurs). Elle reçoit ses eaux des Monts Catskill où sévissait une agriculture de plus en plus industrielle et intensive qui polluait les nappes phréatiques (nitrates et pesticides). L'industrie proposait sa "solution technicienne" : une gigantesque usine de traitement des eaux d'un coût de 6 à 8 milliards de dollars (plus des frais d'exploitation de l'ordre de 300 millions par an).

La ville a préféré acquérir ces terres et limiter leur exploitation ce qui a permis de préserver le filtrage naturel des eaux. Coût de l'opération: 1 à 1,5 milliard de dollars. Les habitants y gagnent doublement: une eau de bonne qualité beaucoup moins chère et une zone préservée non loin de la ville. Seule perdante l'industrie (genre Vivendi, ex-Générale des eaux).

A l'échelon de la planète, si l'on en croit Walter Reid, membre invité de l'institut des ressources mondiales de Washington, la préservation de 13% de la surface des terres se justifierait d'un point de vue économique pour l'alimentation des villes en eau. Les autorités françaises feraient bien d'y réfléchir.