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Article de l'Est Républicain

Un expert américain de l'enfouissement des déchets nucléaires
à Bure

Le physicien Arjun Mahkijani a averti des risques d'un éventuel enfouissement des déchets nucléaires. « Il n'y a pas eu de vrai débat sur le nucléaire en France La preuve, c'est que les Français ne savent pas qu'un accident comme Tchernobyl peut survenir chez eux ». Arjun Mahkidjani est catégorique. Docteur en physique nucléaire aux Etats-Unis, il a informé hier les Meusiens des conséquences de l'enfouissement des déchets radioactifs à Bure. Les militants étaient au rendez-vous, en face du futur site du laboratoire de recherche.

Prise de conscience «Au début, je croyais à une solution raisonnable pour les déchets nucléaires », confie le docteur Mahkijani. «Mais après 20 ans de recherche, je sais aujourd'hui qu'il n'y a pas de bonne solution ». Il a étudié les différentes procédures de traitement de déchets, dont la transmutation et l'enfouissement. La première n'est pas applicable aux déchets en grande quantité: il faut construire de nouveaux types de centrales pour ce travail qui va engendrer de nouveaux déchets et ainsi de suite... Un cercle vicieux, dont l'enfouissement semblait être la sortie. Les sites dans l'argile ou le granite pourraient-ils empêcher l'irradiation? Arjun Malikijani n'y croit pas: suite à ses travaux dans le Névada, il a prouvé que les strates géologiques n'étaient pas nettement séparées et que les fuites étaient inévitables. « Si l'enfouissement est mis en place, dans vingt ans, la nappe phréatique de cette région risque d'être contaminée», explique le spécialiste.

Il préconise une sortie totale du nucléaire pour une solution définitive, tout en restant réaliste. «On sait que ce n'est pas pour demain». Il faut alors opter pour « la moins pire », le stockage des déchets sur le site des centrales nucléaires. Une solution temporaire, puisque impossible au-delà de 100 ans. Quant à l'enfouissement dans les couches les plus profondes de la terre, des recherches sont en cours sur sa faisabilité. Malgré ce tableau noir, Aijun Mahkijani ne perd pas l'espoir. «Il y a une volonté qui se fait jour pour la sortie du nucléaire. Les gens cornmencent à en prendre conscience ».


Burçin GERÇEK

Expert en la matière, Arjun Mahkijani dirige l'Institut de recherche sur l'énergie et l'environnement à Maryland, aux Etats-Unis. Il est reconnu comme le spécialiste des questions de l'enfouissernent des déchets et des armes nucléaires. Marié à une chimiste française, Annie Mahkijani, il a réalisé une contre-expertise sur le site de Yucca Mountain, au Névada, où un centre d'enfouissement était prévu.

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