Un rapport
Wise-Paris_Greenpeace
sur le retraitement
Paris, le 2 mai 2000 (Information toujours valide) – Selon un rapport rendu public aujourd’hui par Greenpeace, les réacteurs nucléaires français ne “recyclent” qu’une faible partie du plutonium et de l’uranium issus des opérations de retraitement dans les usines de La Hague, et des quantités importantes de combustibles ne sont pas retraitées. Le taux du “recyclage” du plutonium reste en dessous de 50 % si l’on tient compte du plutonium séparé par retraitement et tombe à moins de 20 % si on prend pour base l’ensemble du plutonium présent dans les combustibles usés. Il est respectivement de 10 et de 5 % en ce qui concerne l’uranium.
Le rapport "Recyclage des matières nucléaires - Mythes et réalités" a été établi par WISE-Paris pour le compte de Greenpeace. Les auteurs ont essentiellement basé leurs calculs sur des données officielles reprenant le fonctionnement de l’ensemble du parc nucléaire français et la totalité des opérations de retraitement sur les sites de Marcoule et de La Hague. “Ce rapport rend compte de l’historique complet du programme nucléaire français du point de vue de l’utilisation des matières nucléaires” précise Jean-Luc Thierry, chargé des questions nucléaires à Greenpeace France. “Ce faible taux de réutilisation du plutonium et surtout de l’uranium, n’est pas dû à des difficultés conjoncturelles que traverserait actuellement l’industrie nucléaire. Il signe l’aveu d’un échec: le retraitement a été décidé dans un contexte de guerre froide et de foi dans l’énergie inépuisable des réacteurs surgénérateurs. ”
Le rapport rappelle également les importantes quantités de matières appartenant à des clients étrangers stockées actuellement sur le sol français. Bien loin de se résorber, les stocks de plutonium et d’uranium de retraitement augmentent chaque année et devront être considérés comme des déchets s’ils ne trouvent aucune utilisation. Xavier Coeytaux, chargé d'étude à WISE-Paris et auteur du rapport, souligne que "cette première évaluation montre que les stocks de plutonium français dépassent largement les quantités séparées des combustibles usés français à l'usine UP2-800 de La Hague depuis sa mise en service en 1994. Le retraitement nucléaire est sûrement la seule industrie à ouvrir une nouvelle usine dont l'équivalent de la production se retrouve en totalité sur les étagères."
Dans ces conditions, il est peu surprenant que l'EDF ait attribué une valeur comptable zéro au plutonium. Greenpeace rappelle son opposition au retraitement des combustibles irradiés, une gestion des déchets nucléaires risquée – tant par le fonctionnement des usines que par les nombreux transports qui sont induits – et éminemment polluante.
*WISE-Paris (World Information Service on Energy), Agence d'information internationale spécialisée sur l'énergie et l'environnement, basée à Paris Pour plus d'informations : Jean-Luc Thierry, chargé des questions nucléaires à Greenpeace France, 01 53 43 85 97 Xavier Coeytaux ou Mycle Schneider, WISE-Paris au 01 45 65 47 93 ou secretariat@wiseparis.org Jean-Luc.Thierry@diala.greenpeace.org Energy Campaigner Tel. +33 (0)1 53 43 85 97