Tchernobyl: le pire pourrait encore être à venir, selon l'ONU
mardi 25 avril 2000, 21h39 Par Alexander Higgins GENEVE (AP)
Quatorze ans après la catastrophe de Tchernobyl, le pire en terme de santé humaine est peut-être encore à venir. C'est le bilan peu encourageant tiré mardi par les Nations unies dans une brochure publiée à l'occasion du 14e anniversaire de l'accident nucléaire de 1986. ''Cet accident a libéré au moins 100 fois plus de radiations que les deux bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki combinées'', peut-on ainsi lire dans cette brochure de 32 pages intitulée ''Tchernobyl: une catastrophe qui continue''.
Officiellement, le bilan de l'explosion, le 26 avril 1986, du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine, se monte à 31 morts: trois personnes tuées sur le coup, lors de la déflagration, et 28 ouvriers qui ont participé aux opérations d'urgence, morts dans les trois premiers mois qui ont suivi la catastrophe. La brochure ne donne pas d'autre bilan, mais souligne que 106 autres ouvriers, parmi ceux qui avaient été les premiers à se rendre sur les lieux, ont montré des symptomes liés à une expositon importante aux radiations.
Au total, ajoutent les auteurs, 600.000 ouvriers qui ont participé aux opérations de nettoyage ou de construction du sarcophage en béton qui recouvre le réacteur No4 ''doivent être suivis en permanence pour surveiller les effets de l'exposition aux radiations''. Selon ce document, publié par le Bureau des Nations unies pour la Coordination des affaires humanitaires, les trois pays les plus touchés par cet accident -la Bélarusse, l'Ukraine et la Russie-continuent à en payer le prix.
''Tchernobyl est un mot que nous aimerions tous rayer de nos mémoires'', souligne le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan en avant-propos. Mais, ajoute-t-il, ''plus de 7 millions d'être humains n'ont pas le luxe de pouvoir oublier. Ils souffrent toujours, chaque jour''. Si le nombre exact de victimes ne sera peut-être jamais connu, 3 millions d'enfants ont besoin de soins et ''beaucoup mourront prématurément'', affirme Kofi Annan, pour qui ''nous ne saurons pas avant 2016, au plus tôt, le nombre total de ceux susceptibles de développer des complications médicales graves''.
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